Si on travaillait moins, on travaillerait tous ?

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3 commentaires

  1. Poussin dit :

    Partage du temps de travail, une utopie ?

    L’informatisation et la robotisation ont multiplié par 5 en 30 ans nos taux de productivité.
    Paradoxalement, un taux de productivité élevé n’amène pas plus de compétitivité et crée plus de chômage que de création d’emplois. A ce niveau, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Il faut par exemple à la Grande-Bretagne ( nous disait le regretté Jacques Marseille, Professeur à la Sorbonne), 5 millions de travailleurs en plus pour atteindre le même volume de production que la France qui a un des taux de productivité les plus élevés du monde. Paradoxalement, si on part du constat qu’il faut profiter de cette hausse du taux de productivité pour mieux partager le travail, toutes les tentatives qui ont été mises en place en Europe ou dans le monde et notamment en France avec les lois Aubry n’ont apporté à long terme que des gains très faibles en matière de création d’emplois.

    Dans les années 1990- 2000, le néo-taylorisme ne vend plus ce qui a été produit mais produit ce qui a été vendu. L’économie devient alors une économie marchande où on recense, on analyse, on optimise et on remet en cause. Produire plus n’est plus un gage de bonne santé économique. Il faut dès lors produire mieux et aux prix de revient les plus bas. De là est née la globalisation avec sa recherche constante des pays à main-d’œuvre bon marché. Si la mondialisation a amené dans un premier temps un gain en emplois qualifiés, elle n’a pas su apporter de solutions durables à la perte beaucoup plus importante d’emplois non qualifiés. Elle oblige les états non émergents à tirer vers la baisse, salaires, pouvoir d’achat et acquis sociaux pour gagner des points de compétitivité . La dérégulation des marchés due à la concurrence souvent déloyale des Etats et à l’appât du gain des grandes banques et des actionnaires ont amené à la catastrophe des années présentes.

    En France, au lieu de revenir sur la sempiternelle question des 35 heures, François Hollande et la gauche de gouvernement viennent de faire un virage à 180 degrés en proposant un pacte de compétitivité et de responsabilité à tous les partenaires sociaux et économiques du pays. En abandonnant les théories de la politique de la demande chères au parti socialiste pour favoriser celles de l’offre et en considérant qu’une croissance durable ne peut naître que de la recherche et du développement, de l’investissement par la baisse des impôts et notamment des charges qui pèsent sur les entreprises et les ménages, une simplification voire une dérégulation administrative en matière de création ou de reprise d’entreprises et en incitant les entrepreneurs et les acteurs financiers à prendre en contre partie tous les risques y compris et surtout en matière d’emploi pour tirer la demande. Partant du principe avéré que l’objet d’une entreprise est avant tout de créer du profit et de rémunérer au mieux ces actionnaires et non pas des emplois, le risque est grand et divise déjà patronat et syndicats et affaiblit un peu plus le chef de l’Etat par le peu de soutien de l’ aile gauche de sa majorité. Pourtant il me semble qu’en matière d’emploi, nous avons ici le plan de sauvetage le plus audacieux et le plus intelligent de ces 20 dernières années.

    Reste pour conclure ce commentaire un peu long, chère Madame Fardeau dont je salue vos recherches et les solutions pour réduire voire anéantir ce fléau, d’autres pistes intéressantes mais pas toujours du meilleur goût.

    L’auto-entreprenariat qui concurrence déloyalement en France artisans et petites entreprises et qui fait renaître un statut qui n’existait plus, celui du tâcheron.

    Les mini-jobs en Allemagne, qui existent sous d’autres versions en Grande-Bretagne et autres pays anglo-saxons et qui consistent à enchaîner sur une même journée plusieurs emplois sous-payés.

    Les scoops qui sont une fausse bonne idée parce qu’il s’agit le plus souvent de faire reprendre par des salariés leur entreprise en faillite donc qui crée plus de dettes que de profits afin d’éviter une liquidation.

    Plus intelligent et d’avenir, tous les emplois de reconquête industrielle et surtout les emplois liés à l’économie et au développement durable mais là, c’est un autre débat. Il y aurait tellement à dire sur toutes les belles initiatives comme l’économie solidaire et d’autres idées qui germent un peu partout et qui mériteraient qu’on s’y penche et qu’on encourage et sur lesquelles je pense, Madame Fardeau que vous orienterez un jour vos recherches.

    Monsieur Poussin.

    • lulu dit :

      D’accord, la hausse de productivitĂ© entraĂ®ne une hausse de chĂ´mage. Mais elle entraĂ®ne aussi une hausse de revenus pour les entreprises. Pourquoi ces revenus ne sont pas en partie distribuĂ©s aux salariĂ©s, puisqu’ils en sont Ă  l’origine ? Le problème est donc bien un problème de redistribution de richesse et non comme on veut nous le faire croire la faute au vilain progrès et aux machines qui prennent la place des hommes.

  2. Julie dit :

    J’ai beaucoup aimĂ© votre vidĂ©o sur le partage collectif du temps de travail, Mme Fardo. Vous avez du talent!

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